Page 27 - Bulletin mars 2019

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Un troupeau ovin, conduit par un berger, représente une alternative aux pratiques agres-
sives du broyage mécanique de végétation. De plus, il procure une grande souplesse
d’intervention ainsi qu’une durabilité non limitative dans le temps, couplé à un fort as-
sentiment par les habitants.
Il existe également un volet social très important, associé à ce monde d’entretien envi-
ronnemental. En effet, il est possible de créer de l’activité pour un certain nombre de
personnes cherchant à donner du sens à leur vie professionnelle.
Le parcours, que PAST’HORIZONS propose de jalonner, ici, consiste à conduire
et accompagner les futurs bergers en contrat CAPE (Contrat d’Appui au Projet
d’Entreprise) vers une autonomie intégrale et la création de leur propre entreprise.
Associés, le pastoralisme au service de la collectivité, l’économie au travers de nouveaux
modes de commercialisation, le social par le biais de création d’entités agricoles viables
et sobres, ainsi que la solidarité en proposant aux céréaliers un modèle de gestion des
couverts économe, représentent, pour nous, un challenge que nous proposons de relever
ensemble.
Le pastoralisme itinérant au quotidien :
Toutefois, ce type d’entreprise doit se conjuguer comme un mode de vie plutôt qu’une
activité strictement professionnelle. En effet, il s’apparente plus au nomadisme, qu’à
l’exploitation conventionnelle (vie en caravane, diversité de milieu, précarité). Ce qui
explique que nous soyons souvent marginalisés par nos pairs. Mais l’essentiel n’est-il
pas que les bergers, qui choisissent cette voie, en retirent, à défaut d’un confort matériel,
une satisfaction collective à l’idée de participer à la préservation d’un environnement
de plus en plus malmené ? Et les liens humains, qui se créent au hasard des rencontres,
participent grandement à cette satisfaction.
Techniquement, cette activité se différencie du mode conventionnel par le fait d’être
constamment en mouvement, sur des espaces en convention précaire. Elle pourrait pa-
raître ordinaire dans une région telle que PACA, mais chez nous, elle relève plutôt du
challenge, tant ces pratiques apparaissent comme hors contexte. Cela s’explique proba-
blement par les contraintes liées à ce mode de conduite d’élevage, en plein air intégral,
qui nous oblige à « l’ultra extensif » !
Chargement très faible à l’ha (1 à 2 brebis), unique période d’agnelage au printemps, en-
graissement des agneaux exclusivement en plein air et aléatoire, déplacement permanent
des clôtures, et bien sûr gardiennage quotidien (ou presque) de nos troupeaux.
Ce qui nous amène, évidemment, à l’utilisation des auxiliaires incontournables que sont
nos chiens de troupeau. En effet, sans eux, rien ne serait possible. Rassemblement, dépla-
cement, contention, gardiennage en zone embroussaillée, etc. nous conduisent à
re
cher-
cher des chiens possédant certaines qualités.