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Ses sacres inachevés lui vaudront le bien valorisant surnom de Poulidor, mais ça n’est
sûrement pas que pour ses performances qu’on l’affublera du nom du sportif préféré des
Français !
On dit souvent que derrière les grands hommes, il y a toujours une femme.
On imaginait connaître Eliane aux magnifiques chemises que Francis arborait, toujours
dans le pli, à une époque où concourir en short était très mal vu voire interdit !
Quand on avait l’opportunité et le bonheur de partager un déjeuner sous le saule du
lieu-dit « Les Grands Gâts », on ne craignait jamais d’être le treizième à table, mais pas
non plus le quinzième…ni même le vingtième, tant la tablée familiale était généreuse et
ouverte.
On citera pour définir cet endroit où beaucoup se sont adonnés aux plaisirs pastoraux :
au moins mille brebis, huit hectares d’étang, trente-cinq chiens et sept congélateurs… !
Francis, on ne lui connaissait pas d’ennemis, ou alors que d’un jour (de marché) parmi les
négociants en bestiaux, quand Dr Jekill devenait Mr Hyde .
Conscient de la qualité de ses animaux, il pressait, pendant de longues négociations, les
marchands comme des citrons avant de leur abandonner ses agneaux comme autant de
bêtes de concours.
Il était capable de refuser une vente, qui pourtant atteignait le prix qu’il s’était fixé, au
café de 5 heures !
« Il faut leur montrer qu’on n’est pas obligé de leur vendre et qu’on peut les ramener pour
15 jours à la maison, ils se les disputeront encore plus fort dans deux semaines » disait-il !
C’était plus que de l’intéressement, du véritable syndicalisme qui tirait fatalement les
cours vers le haut !
Son ami, Jean Allouis, grand organisateur du marché des Hérolles ne me contredira sû-
rement pas ces dires !
Il n’était pour autant pas « près de ses sous » car à l’inverse, les jours de foire aux
béliers, il tenait absolument à entendre la cloche de départ pour acheter « les plus
chers », sous-entendu les meilleurs.
Il attachait la même attention à la génétique de son chenil et n’avait pas son pareil pour
lire les aptitudes d’un chien ou imaginer un accouplement.
Parmi ses nombreux partenaires, un certain Dock dont on rebaptisera du nom le
Critérium des Vainqueurs. Qualifié de « véritable bulldozer à brebis » dans un article plus
avant, les juges britanniques du Continental 94 diront de cet étalon parfaitement à l’écoute
« des comme celui-là, on n’en a plus ! ».
S’il était né au pays de Shakespeare, Francis aurait sûrement fait partie des meilleurs,
qui ont tous, quand ils enseignent, leur marque de fabrique. On a tous en tête les Magic
bag de Glyn Jones, les longes interminables de l’Ecossais Bobby Dalziel ou les gammes
vocales de Derek Scrimgeour !
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